» La loi du silence c’est la négation de toute justice, l’esprit corrompu devise en secret afin que la lumière ne succède jamais à l’ombre. Nous allons pour vous, saisir le récit d’une trop courte vie, fauchée dans le tourment sans fin de maux atroces et indescriptibles. Comment l’impossible « manège » d’une autorité en place s’est trouvée confronté à son propre piège, comment pour raison d’état un crime sans nom a vu le jour. Un « crime » sans forme mais bien présent et surtout trop pesant pour l’admettre. Mais n’est-ce pas cela le véritable pouvoir ? Celui de dire nous avons commis une grave erreur, car l’erreur est humaine ! Vraisemblablement la grande muette a oublié les fondements même de son principe premier à savoir équité et honneur. Ludovic était un serviteur de la paix, il avait foi en son pays, en son idéal. Du fond de son linceul, il aspire sans doute à ce que son père recouvre enfin la paix de l’esprit, il attend que sa fille couchée trop peu de temps près de son maigre corps goûte enfin à une vie d’insouciance, il espère avec force que sa veuve puisse tourner le dos aux années sombres, il souhaite de tout coeur, lui qui n’entend plus battre le sien qu’enfin les autorités militaires lèvent l’omerta et que sa famille puisse déposer les armes, ne plus livrer cet ultime combat qui affaiblit années après années ce père, cette mère, cette enfant, pour qu’enfin l’état reconnaisse l’étrange agonie de Ludovic, que même au-delà de la mort, la justice se dresse afin qu’éclate enfin la vérité. (…) »
Dossier du mois – Le Paris London n° 10 – février 2011