Edito d’Annie Bocquet

 » « Autant en emporte le vent » fut le plus grand roman d’amour jamais porté à l’écran et le film le plus projeté et oscarisé. Il fut aussi l’un des plus durs à réaliser. Ce film n’aurait jamais vu le jour sans la persévérance insensée d’un seul homme, son réalisateur, celui qui avait foi en son projet fou. Vivien Leigh et Clark Gable y incarnaient des personnages aux caractères bien trempés, indépendants et sûrs d’eux. Ils étaient l’incarnation d’une certaine liberté, arrogants et dépourvus de scrupules. Le mauvais garçon faisait déjà des ravages, sorte d’anti-héro à ses heures, le sourire ravageur et la moquerie facile, les règles dujeu étaient déjà fixées. Scarlett était la copie conforme de Rhettet avançait avec les mêmes arguments mais la comparaison s’arrête là. Ce libertinage choisi, en opposition à cette moralité austère servit incontestablement à bon nombre de femmes. Les sortir de leur carcan ne fut pas une mince affaire. Et siScarlett portait le corset à merveille, remercions les pionnières en matière de prêt-à-porter qui nous permirent de respirer à nouveau normalement. La place de la femme dans notre société n’a eu de cesse d’évoluer, quelquefois de manière inattendue et surprenante. La prochaine révolution sera-t-elle féminine ? Le pouvoir, la guerre, les armes, l’argent auraient-ils le même impact si l’état était gouverné par une majorité de femmes ? (…)  »

Edito d’Annie Bocquet – Le Paris London n° 15 – Juillet / Août 2011