» Les chemins que l’on empreinte sont comme la vie que l’on mène, il demeure utile d’appréhender rapidement la surface afin d’atteindre la profondeur. A force de vivre dans l’urgence, nous faisons table rase des priorités. La vie vous « bouffe »peu à peu, vous transforme, au fil des épreuves ou des joies. Si l’existence vous a beaucoup pris, il est alors temps de la remettre à sa place, lui infliger une sévère leçon en ne lâchant plus rien et surtout lui faire savoir que dès demain vous reprenez votre vie en main et non le contraire. Prenez alors une grande inspiration, bougez et consacrez vous à l’essentiel, c’est-à-dire vous et votre famille ainsi que vos amis. Comment acquérir de la stabilité sur un terrain boueux ? On glisse, on s’enfonce, impossible d’avancer correctement et surtout sereinement. On doit alors s’équiper de solides chaussures de marche si possible à crampons, celles qui ne restent pas collées au fond du trou. On peut également prendre une seconde option, attendre que le terrain durcisse et que la boue se transforme en terre, mais cela risque d’être long et dans la passivité votre travail se trouvera altéré. L’autre route à proximité est large, belle et droite, pourtant les personnes qui l’empreintent sont très prudentes, elle est glacée à l’extérieur comme de l’intérieur. (…) »
Edito d’Annie Bocquet – Le Paris London n° 8 – décembre 2010