» Qu’est-ce que la force d’une action sans cette profonde motivation, ce courage et cette volonté sans limite de celui qui la porte. Nous ne pouvons nier que nous sommes tous porteur de cette graine de révolte, de ce message qui ne franchit jamais la porte de notre conscience car nous voulons mais nous craignons. Derrière le masque d’une possible « incivilité », nos arguments contre l’injustice, la détresse, tournent court et chacun retourne à ses occupations faute de franchir
le pas. Ne confondons pas les « porteurs de basses besognes » et les militants car il existe une énorme différence. Les premiers sèment la terreur, les seconds réveillent les consciences, alertent l’opinion publique, sauvent des vies, des animaux, pointent du doigt des instances sourdes et aveugles à la souffrance humaine et animale. Les Robin des bois ont toujours existé, l’Abbé
Pierre a sa manière était un hors la loi, un empêcheur de tourner en rond.
Comment endiguer la désobéissance civile alors que celle-ci est inscrite dans nos gènes ? On n’arrête pas une pensée. Même si on arrête l’homme, l’idée continue à se propager et chaque jour elle devient de plus en plus insistante.
Si nous avions écouté tous les donneurs de leçons, les personnes « vertueuses », tous auraient suivi Pétain et ses collaborateurs exemplaires. (…) »
Edito d’Annie Bocquet – février 2012 – Le Paris London n° 21