Le souffle du papillon
» Dans le sillon de ta main usée, j’ai creusé mon nid d’amour. Insouciante et fragile comme un papillon, ton souffle léger enchantait mon existence, malgré ta vieillesse certaine. A travers tes lunettes rondes, j’observais sans broncher les doux mouvements de tes mains que tu essuyais doucement sur ton tablier. La beauté de ton coeur m’avait touché depuis longtemps et tes longs cheveux que je tressais très souvent m’émerveillaient. Quelquefois, tu me racontais la cruauté de ce monde et j’avais bien du mal à saisir toute l’importance de tes paroles. Lorsque tu es partie, un beau matin d’été en me soufflant doucement à l’oreille c’est mon plus beau voyage, je ne pus contenir mes larmes. O douce rivière où coule lentement le fruit de mes hésitations, emporte avec toi ce mot simple et plein d’amour, je t’aime. Dépose-le au pied du plus beau rocher et que, sous l’érosion, il devienne la pierre gracile qui atteindra l’océan. Ne te soucie pas du temps car, dans le sillon de ta main usée, j’ai déposé mon arme la plus redoutable, l’espérance. «