Coeur bohémien
» Dans le silence alourdi de la nuit, j’ai écouté ton chant d’amour. Je rêvais d’une éternité qui ne viendrait jamais. Ton regard magnétique et assombri par tant de malheurs était empreint de cette lueur captive, presque animale qui ne s’apprivoise que très peu et ne concède rien. Tu avançais dans la vie, tel un cheval sauvage capturé trop tôt, indomptable, rebelle à ton enclos, rebelle à la vie. Marchant les pieds nus dans la rosée du matin, libre comme l’air, les cheveux ébouriffés, tu avançais fièrement Gitane pour mieux sentir la vie fouetter ton visage. Fleurs sauvages éparses dans ta chevelure flamboyante, sourire aux lèvres, tu narguais les plus nobles intentions. Ta mélodie sortie du plus profond des entrailles de la terre nous captivait tous, nous dansions autour du feu, fascinés par ton envoûtant déhanchement et ta démarche lascive. Insolente fracture entre un monde bien pensant et une pensée farouche, fallait-il sacrifier mes idéaux pour un semblant de vie, confinée dans des cases ? Mon âme possédée par tant de senteurs devint bohémienne, mon seul bagage était ma foi, une foi inébranlable en l’homme et en sa capacité à être bon. A l’image de mon Dieu et de mon âme bohémienne, j’ai repris ma route en quête de nouveaux territoires, en quête de nouvelles musiques. J’ai compris le son de ta voix et ton message Gitane, vivre libre ! «