Après toi !
» Sur la plus belle pierre j’ai gravé ton nom en lettres majuscules, bien enfoui dans les profondeurs d’une évidence par trop voyante. Etincelant depuis la racine, il fut recouvert au fil des années d’une poussière blanchâtre qui ne semblait pouvoir s’atténuer qu’à la tombée de la nuit. Lorsque la rosée du matin s’emparait de ses frêles tracés et ruisselait sur la pierre endolorie, ton nom autrefois prononcé si souvent réapparaissait dans toute sa splendeur. Même le vent semblait murmurer à mes oreilles cette douce mélodie, ne m’oublie pas mon tendre et indicible amour ! La séparation, ce fruit amer qui vous rend plus vulnérable et solitaire ne se contentait pas d’isoler. Il me ravissait à toi, me divisait et me rejetait à la mer telle une bouteille vide dépourvue de tous messages. Mon ennemi intime, inévitable solfège dansant devant mes yeux, n’avait été qu’une parodie de plus à mon incroyable histoire. La vie se jouait de moi, inflexible et secrète ! Chaque jour, elle riait de ma désolation ! Etait-ce la vie qui riait de moi ou moi qui ne voulait plus voir, ni entendre ? Mon ennemi intime plus mortel qu’un poison, plus ardent qu’un volcan, mettait tant d’ardeur à me convaincre que plus rien n’était possible que j’avais abandonné l’idée même de me dresser contre toi. Le joyau n’était plus en sa demeure et réclamait chaque jour sa maigre pitance. Me réclamant d’une plus haute autorité, j’avais entrouvert les portes d’un royaume où chaque larme qui coulait le long de ma joue alimentait la rosée du matin afin que renaisse chaque jour à l’aube, l’amour que j’éprouve pour toi. «