Sur le banc de la justice !
» Il était assis sur le banc, le regard perdu, son mouchoir entre les mains. Longtemps il avait clamé son innocence mais pourtant il était là sur le banc des accusés ! Cela faisait plusieurs mois que cette boule au ventre ne l’avait pas quittée. Pas un jour sans qu’il ne repense à cette terrible accusation et au fil des jours les pleurs ne cessèrent pas. Comment une chose aussi injustifiée et complexe avait-elle pu voir le jour ? Par quel malheureux concours de circonstances était-il aujourd’hui confronté à la justice ? Mélangées pêle-mêle, les affaires se succédaient à un rythme effréné. Ceux qui avaient les moyens de se payer un avocat ne semblaient pas moins apeurés. Les jeunes et moins jeunes se succédaient à la barre conscients ou non de leurs délits. Ils affichaient cette mine des mauvais jours, mais le plus souvent le désoeuvrement était palpable. Les avocats en robe noire semblaient discourir sans discontinuer, leurs propos ne semblaient capter que l’attention du président du tribunal et du procureur, les accusés semblaient absents, comme étrangers à leurs corps. Puis ce fut au tour de cet homme vieillissant, ses jambes le portaient difficilement, il avait du mal à entendre le président. Le supplice ne dura pas longtemps à la barre, sauf les heures interminables d’avant le tribunal. L’avocat chassa les mauvaises ombres et le tribunal conclut à un non-lieu. En ressortant, l’homme sortit son mouchoir et essuya lourdement ses yeux, pourquoi à mon âge doit-on supporter une telle honte ? L’homme sortit à nouveau son mouchoir de sa poche mais cette fois, c’était pour essuyer des larmes de joie, il était libre ! «